De plus en plus, le secteur de l’aviation prend conscience de ses responsabilités face aux problématiques environnementales, et cherche des alternatives pour réduire ses émissions de CO2. Aujourd’hui, l'hydrogène se présente comme une option sérieuse pour l'avenir des carburants. Des avantages aux limites de ce neo-carburant, en passant par le projet ZEROe d’AirBus, Stracker vous dit tout sur les perspectives d’avenir de l’hydrogène.
Dans notre récent article sur la décarbonisation du secteur aérien, nous avons évoqué les Carburant Durable d'Aviation (SAF) comme étant l’alternative la plus prometteuse, à court et moyen terme, pour un ciel décarbonisé. En plus d’émettre 30 à 60% de CO2 en moins que leurs homologues fossiles, ils s’intègrent parfaitement aux moteurs d’avion actuels, ce qui n’est pas le cas de l’hydrogène.
Bien qu'ils aient des avantages notables, il est important de noter que les SAF ne sont pas une solution parfaite. Tout d'abord, leur production dépend de la biomasse : une ressource renouvelable, mais pas infinie. D’autant plus que l’utilisation de la biomasse par le secteur aérien est restreinte par l’utilisation qu’en fait le secteur agricole.
De plus, bien que les SAF réduisent considérablement les émissions par rapport au kérosène, ils ne sont pas totalement décarbonés. Certains gaz à effet de serre subsistent, même si en quantités moindres.
C’est principalement pour ces deux raisons que l’hydrogène apparaît comme la solution la plus adéquate pour mettre fin aux problématiques écologiques du secteur aérien.
D’abord, les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites de 90% par rapport aux carburants classiques. En plus de cela, l'hydrogène est un gaz présent dans l'univers en quantités illimitées. On en trouve partout et il peut être utilisé sous différentes formes.
L'hydrogène, bien que porteur de promesses, n'est pas une solution exploitable dans l’immédiat. Des avancées technologiques demeurent indispensables pour pouvoir l’utiliser.
En effet, l'utilisation de l'hydrogène pour propulser les avions requiert une quantité substantielle bien supérieure à celle du kérosène. Par conséquent, des réservoirs d'une capacité 4 à 6 fois plus importante sont nécessaires pour le stocker.
De plus, bien que l’hydrogène ne contribue pas au réchauffement climatique, une préoccupation réside dans l'impact potentiel sur la qualité de l'air en cas de déploiement à grande échelle de cette technologie.
Cependant, il est important de souligner que ces préoccupations ne sont en rien comparables aux défis posés par les carburants conventionnels. L’hydrogène apparaît aujourd’hui comme la plus ambitieuse des promesses pour une aviation plus green dans les années à venir.
Lancé en 2020, ZEROe est un ambitieux projet d’AirBus visant à mettre sur le marché le premier avion commercial propulsés à l'hydrogène d'ici 2035.
En utilisant la technologie de la pile à hydrogène pour propulser l'aéronef, ce projet ambitieux vise à réduire considérablement l'impact environnemental de l'aviation en éliminant les émissions de carbone pendant toutes les phases du vol.
Airbus a déjà dévoilé trois concepts d'avions ZEROe, chacun offrant une approche différente pour atteindre cet objectif de durabilité et de décarbonation de l'industrie aéronautique.
Le premier avion, un “Blended-Wing Body” est le plus disruptif et innovant du projet. Il s'agit d'un avion en forme d'aile volante, conçu pour maximiser l'efficacité aérodynamique, minimiser la traînée et optimiser le stockage de carburant. Cet avion au design assez particulier aurait une capacité d'environ 200 passagers.
Les deux autres avions, avec des moteurs de type Turbopropulseur et Turbofan, sont des projets plus classiques, propulsés par des moteurs à hélices acceptant l’hydrogène liquide.
En attendant que les projets atteignent une certaine maturité technologique, c’est l'habituel A380 MSN1 qui jouera le rôle de démonstrateur à partie de 2025, pour tester les différentes évolutions du projet ZEROe.
Ce dernier transportera quatre réservoirs d'hydrogène liquide à l'arrière, ainsi qu'un moteur à combustion d'hydrogène le long du fuselage. Un système de distribution convertira l'hydrogène liquide en gaz pour alimenter le moteur de propulsion.