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Objectif neutralité carbone en 2050 : les solutions

L'OACI a récemment annoncé son objectif ambitieux de parvenir à zéro émission carbone d'ici 2050 dans le secteur de l'aviation civile mondiale. 

Cet accord entre les 192 États membres vise à atteindre un équilibre entre les émissions produites et les émissions éliminées et/ou compensées. Pour atteindre cet objectif, plusieurs leviers ont été envisagés. 

Que ce soit à court terme avec la compensation carbone, ou à plus long terme avec les carburants durables, découvrez les solutions potentielles pour une aviation plus “green” d’ici 2050.

La Compensations Carbone (CORSIA)

Logo Corsia

En réponse à la prise de conscience croissante des problèmes liés au changement climatique, plusieurs compagnies aériennes se sont engagées ou ont été forcées à compenser les émissions de carbone générées par leur activité.

On parle par exemple du régime CORSIA, qui est un mécanisme de compensation carbone pour le secteur aérien. Pour faire court, CORSIA oblige les compagnies à acheter des certificats, qui permettent de compenser les émissions de carbone en finançant des projets visant à réduire les émissions dans divers secteurs :  initiatives de reforestation, projets d'énergie renouvelable, etc.

Cependant, il convient de noter que l'efficacité réelle de ces procédés fait débat. En effet, certaines études soulignent que la compensation carbone peut être considérée comme une stratégie de "greenwashing" qui détourne l'attention des mesures réelles de réduction des émissions. 

Les SAF (Sustainable Aviation Fuel)

chiffre sur les SAF : ils polluent moins à 80%
Source : ADSGROUP

Les "SAF" désignent les carburants d'aviation durables. Ils sont définis comme des carburants renouvelables qui répondent à des critères de durabilité. Ils peuvent être produits à partir de différentes ressources renouvelables telles que la biomasse, les algues, les déchets agricoles ou alimentaires.

Aujourd’hui, l’OACI considère que les SAF constituent la meilleure solution aux émissions de CO2 du secteur de l'aviation. D’abord, parce qu’ils peuvent être incorporés dans les flottes actuelles sans nécessiter de modifications de l'avion ou de l'infrastructure d'approvisionnement en carburant.

L'utilisation progressive des SAF à l'échelle mondiale permettrait de réduire de manière significative les émissions de CO2 du transport aérien, car ils peuvent réduire les émissions de CO2 de 30 à 60% en moyenne sur l'ensemble de leur cycle de vie lorsqu'ils sont produits à partir de déchets et de résidus.

Actuellement, leur disponibilité est limitée et les coûts de production sont encore élevés, ce qui constitue un frein à leur utilisation à grande échelle. Cependant, des efforts sont en cours pour développer davantage la production de SAF et réduire leurs coûts, notamment grâce à des réglementations telles que le règlement RefuelEU de la Commission européenne, qui rendra obligatoire l'incorporation de carburants d'aviation durables dans le carburant fourni aux compagnies aériennes.

Quelques solutions alternatives prometteuses 

Les taxes sur les émissions de CO2

Des chiffres sur la consommation de CO2 par pays
Source : Les Echos

Certains pays ont mis en place des taxes sur les émissions de dioxyde de carbone du secteur de l'aviation, afin d’encourager les compagnies aériennes à investir dans un transport plus vert.

La modernisation de la flotte

De plus en plus, les avancées technologiques permettent la production d'avions plus économes en carburant et moins polluants. Les gouvernements encouragent d’ailleurs les compagnies aériennes à moderniser leur flotte en offrant des compensations financières et en établissant des normes plus strictes en matière d'efficacité énergétique.

L’hydrogène

Les hydrocarbures représentent une véritable solution potentielle pour une aviation dépolluée, mais ce n’est pas pour tout de suite. En effet, les avions actuels et leurs réservoirs ne sont pas du tout adaptés à ce genre de carburants. On estime qu’il faudrait environ 3 000 litres d'hydrogène gazeux pour obtenir la même quantité d'énergie qu'un litre de carburéacteur. Un défi trop contraignant à l’heure actuelle, d’autant plus que cela implique la fabrication massive de nouveaux appareils.